Citations

il doit rester quelques rêves d’enfant cachés sous mon oreiller, je tenterais de ne pas les écraser avec ma tête lourde de soucis d’adulte.

Dimanche 22 avril 2012 à 12:58

Quand je ne sais pas quoi faire, j'écris.
J'aligne les mots sur le papier ou je les laisse danser dans mon crâne sans vraiment les ordonner. Je les soulève pour y cacher mes rêves et mes peurs. Ils camouflent mes tremblements. Je les empile pour en faire des cabanes, des cachettes sous les étoiles, des paradis artificiels. Je les embrasse puis les embrase, je les regarde se consumer. C'est lent, c'est beau, ça fait mal. Ce n'est pas la vie, non. Mais vous voyez, parfois, mes mots s'éloignent du rêve. Pour moi, ils sont réels. Pour moi, ils ne se contentent pas d'être : ils existent, ils vivent. Parfois même plus fort que moi. Il m'arrive, trop souvent, de penser que c'est une bonne solution que de ressentir les choses à travers l'écran des mots. Ils diluent mes émotions. Elles ne sont plus rouge sang, elles sont pastelles. 
C'est plaisant de pouvoir tout changer, rien qu'en réécrivant l'histoire. Encore, encore, encore. J'aime m'envelopper dans mes mots et finir par y foutre le feu : ils s'envolent en fumée et je peux à nouveau respirer.

http://25.media.tumblr.com/tumblr_m2f30gtADU1rousgro1_500.jpg

Samedi 21 avril 2012 à 18:20

 Hier Juliette a fait des cookies. Ils sont tous tombés par terre, alors on a soufflé dessus en se brûlant les doigts. Elle souriait - j'aimais ça. Adeline s'était construit une cabane dans le lit. Elle se cachait - ça a terminé en bataille d'oreillers. Juliette m'a dit des mots gentils, des mots que j'attendais, des mots dont j'avais besoin pour pardonner, pour faire confiance à nouveau. Je crois qu'elle était sincère - j'espère. Elle avait la gorge serrée et les yeux qui brillent.  Je crois qu'elle avait peur, parce qu'elle savait que mon avis était important. Elle savait qu'elle avait besoin de moi, pour obtenir ce qu'elle voulait. J'ai décidé de la croire - j'ai laissé la porte grand'ouverte. 
Les étoiles ne se sont pas levées hier soir. Mais nos rires - à toutes - résonnaient dans la petite cour. Les verres se vidaient, la fumée s'envolait, les sourires criaient le bonheur, la peur et l'envie. Ils croyaient tous qu'elle était mienne. Il pensait que Juliette était mon amoureuse. Non. Bien sûr que non. Juliette, c'est Adeline qu'elle aime. Mais je ne l'ai pas dit, parce que c'est un secret. Je n'ai rien dit et je l'ai gardé un peu là, assisse sur mes genoux - ses cheveux blonds et doux me chatouillaient le bout du nez.
On est rentrées toutes les trois. J'avais trop bu, trop fumé, trop crié. Cachées sous la couette, on a regardé le début du voyage de chihiro, mais nos yeux se fermaient presque tout seuls. Alors ? Alors, je les ai laissé. Toutes les deux. Et j'ai dormi seule. Une fois de plus.

Seule dans le grand lit froid. Seule avec mes peurs. Seule avec mes noirs, mes vides et les ombres qui dansent sur le mur. Affreusement seule. Je crois que je voulais pleurer, mais je me suis endormie trop vite pour concrétiser cette envie futile. 
Je m'appelle Clara. Je m'appelle Clara et, toutes les nuits, je dors seule.

http://26.media.tumblr.com/tumblr_m2bstlAtP01rpiq23o1_500.jpg

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast